« Les premiers rayons du soleil qui se lève de la mer
allument dans notre âme la flamme du bonheur de vivre »
Jean Bart
Notre école a eu l’honneur d’être baptisée au mois de juin, 1996. Depuis, elle porte le nom du célèbre auteur du roman « Europolis », Jean Bart. Pourquoi avoir choisi le marin-écrivain en guise de patron spirituel ? C’est parce que, dans ses créations littéraires, on trouve les régions bordées par le Danube et la Mer Noire, les gens dont il a évoqué les aspirations et les tristesses.
« Jean Bart » qui parle global
12 enseignants du Collège no. 18 « Jean Bart » de la ville de Constanţa, Roumanie (aux Portes de l’Orient, plus précisément au bord de la Mer Noire, dans la région multiculturelle de Dobroudja, nommée par le géographe roumain Constantin Brătescu « une Europe et Asie en miniature »), ont rejoint le projet international « Parlez-vous global ? », au mois de décembre 2014. Notre école n’est pas grande, tout le monde y connaît tout le monde, un peu comme dans un village. Un village global, aussi, parce que le nom de l’école, « Jean Bart », reprend le pseudonyme littéraire d’un écrivain roumain, officier de marine de son état, qui l’aura choisi en l’honneur du fameux corsaire flamand au service du Roi Soleil.
Au cœur même du village global, notre école s’enorgueillit de cultiver, parmi ses lettres de noblesse, le volontariat, qui nous est très cher et qui nous assure une renommée largement plus importante que le nombre de nos élèves ; nos actions se nourrissent d’un certain esprit d’aventure rappelant celui des anciens explorateurs marins, ou des écrivains de toujours. Chose assez étrange, notre école est jumelée avec… une frégate. Être ouvert comme un horizon marin, même si l’aventure est souvent (et surtout) intérieure, embrasser l’avenir avec un gros sourire, ça doit faire partie de notre culture organisationnelle : pour cette raison, les défis de la mondialisation ne nous effrayent pas…
Parmi nos projets les plus récents se trouve « Sourires pour l’avenir » : nos volontaires rapprennent aux enfants de jouer « comme jadis », lorsque le manque de technologie rendait possible une interaction humaine plus profonde, de cœur d’enfant à cœur d’enfant. Le Petit Prince avait raison : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » Comme Jean Petit qui danse in(dé)finiment, Jean Bart parle global à sa manière sensible à des développements infinis : nous cultivons, obstinément, le langage universel de l’enfance – le jeu. À vous de jouer, maintenant !
Au fil de l’histoire : Jean Bart, l’écrivain…
Eugeniu P. Botez est né le 28 novembre 1874 à Burdujeni. Il devient élève à l’âge de 8 ans à l’école de Păcurari, où il a comme maître d’école le plus aimé instituteur de la ville de Iaşi de ces temps-là, monsieur Ion Creangă.
En 1889, il est inscrit à l’école des fils de militaires de la ville. Impressionné par la vie héroïque du vaillant corsaire du Roi Soleil, le jeune homme prend le nom de plume de Jean Bart. Jean Bart devient secrétaire de la Revue maritime, en 1900. En 1901, paraît son premier volume intitulé « Récits et nouvelles maritimes et militaires ». Le livre de jeunesse « Journal de bord », fruit de ses voyages avec le brick « Mircea », sur les eaux de la Mer Noire, a surpris ce qui est le plus spécifique aux gens qui vivent au bord de la mer et dont l’existence est marquée par les vagues et le rire.
En 1928 paraît le volume « Récits marins du monde des ports », où la mer est envisagée comme hostile aux hommes, capable de les vaincre, mais, en même temps, marquant de son empreinte les visages des marins et des pêcheurs. L’écrivain publie le volume de récits et nouvelles : « Dettes oubliées », « La Princesse Bibiţa », « Dans le Delta » et le roman « Europolis ». Fidèle à son amour, la mer, Jean Bart écrit le volume « Un bateau » roumain – navire école, le brick « Mircea » », publié par la Ligue Navale Roumaine.
Le chemin de la création de Jean Bart commence par des articles de journal et des reportages, continue avec des récits et des nouvelles et s’achève avec le roman « Europolis », dans lequel il fait vibrer la vie du port Sulina.
Le 12 mai 1893, Jean Bart s’éteint mais son nom continue à exister par son œuvre et par son esprit. Notre école porte, depuis le mois de juin 1996, le nom « Jean Bart ».
…et Jean Bart, le Corsaire du Roi Soleil
Le plus illustre des corsaires dunkerquois anobli par Louis XIV, le flamand Jean Bart, fils de pêcheur, devient chevalier et chef d’escadre de la Mer du Nord. Voici l’histoire du plus grand des corsaires de la Mer du Nord.
Né en 1650 à Dunkerque, il est le descendant d’une longue lignée de marins. Le premier était surnommé le « renard de la mer » et le deuxième se fit sauter avec son bateau plutôt que de se rendre. Cela fait quatre ans que les Espagnols ont quitté Dunkerque lorsque Louis XIV, qui l’avait rachetée aux Anglais en octobre 1662, la visite, le 2 décembre. C’est à cette occasion que le petit Jean s’embarque sur le bateau « Le Cochon Gras ».
Quatre ans ont passé, Jean a décidé de quitter le bateau. À seize ans un Bart se doit d’être corsaire. Il préfère la course à l’Anglais que la pêche au hareng. Jean a un diplôme pour le meilleur tireur de canon de tout le port de Dunkerque. Un jour de seize cent soixante-douze à Flessingue, Jean Bart accepte de servir la marine hollandaise avec le grade de lieutenant d’une caravelle. Jean a 22 ans et il est nommé second et fait son début de capitaine corsaire sur « Le Roi David ». Après les premiers succès, Jean Bart se voit confier une frégate, « La Royale ». Le 3 février seize cent soixante-quinze il se marie avec Nicole Gonthier dans la vieille église St-Éloi. Trois mois plus tard, Jean reprend la mer avec son fidèle compagnon Charles Dekeyser. Sa femme Nicole, en seize cent soixante-dix-sept, le dix-sept juin, met au monde un garçon, François.
Le 3 août, le nouvel intendant Patoulet fait appeler Jean Bart. Ça sent de nouveau la poudre et dans tous les pays qui vont entrer dans la Ligue d’Augsbourg on prépare ses armes contre la France… Le petit François Cornil Bart, onze ans, futur amiral de France, participe aux combats. Quelques mois plus tard, le 13 octobre 1689, dans l’église Saint-Éloi il épouse Marie Jacqueline, une femme de caractère. Avec elle, Jean Bart apprend les bonnes manières. Jean Bart repart en mer sur « Alcyon ».
Le 3 juillet 1694, Jean Bart est de retour. Son action sauve la France de la famine. Dans tous le Royaume, son nom sonne comme celui de Messie. Jean Bart dépêche son fils porteur d’une lettre rapportant son exploit. Pour remercier Jean Bart de sa bravoure, Louis XIV lui accorde des lettres de noblesse.
Le 11 avril, Jean Bart dirige la manœuvre mais le soir il sent une douleur dans le dos, il a la fièvre et le 27 avril 1702 il meurt.
À cinquante et un ans, le chevalier corsaire, le démon de la mer pour ses ennemis, l’intrépide Jean Bart, qui a risqué mille fois sa vie au combat, est terrassé par la maladie dans son lit.
Le port de Dunkerque est comblé et ses fortifications démantelées sous la surveillance des Anglais. Plût au ciel que Jean Bart n’ait pas vu cela. Dunkerque garde toujours au cœur le souvenir de son héros. En 1845, la ville érige une statue du corsaire au centre de la place qui porte désormais son nom.
Jean Bart, Jean Bart, salut à ta mémoire…
Bibliographie (sélective)
- Jean Bart. Europolis, Editura Ion Creangă, Bucureşti,1982
- Alain Conan, Les corsaires magnifiques du Roi-Soleil, Éditions Cremille, Genève, 1992
Réalisé par Gafar Ildenis & Stoian Irina, VIIIe B